Présentation de la commune de Trespoux-Rassiels

Etymologie de Trespoux-Rassiels

(extrait de l’écho des trois puits journal communal du 25 mai 1984)

« Qui pourrait dire d’où vient ce nom ? qui affirmerait qu’il vient de telle ou telle autre combinaison…nul ne le sait : aussi nous n’affirmerons rien à ce sujet, cependant il est à supposer que le nom n’a pas été comme le lieu ; lieu a toujours existé depuis la création tandis qu’on ne peut que supposer que le nom a été donné on ne sait combien d’années après et que pour l’attribuer il a fallu d’abord le trouver.

Or où l’a-t-on trouvé puisqu’il n’existait pas ?...et pourquoi a-t-on donné ce nom plutôt qu’un autre ? Telles sont les deux questions que nous allons essayer d’étudier l’une après l’autre en nous basant sur des suppositions qui ont leur raison d’être à notre avis et que rien ne peut contester. Néanmoins, nous le répétons, nous ne soutiendrons rien à ce sujet et nous n’affirmerons pas ce qui ne peut être ni contesté ni assuré.

PREMIER POINT : où a-t-on trouvé le nom de TRESPOUX

Dans les temps reculés où l’instruction et surtout la civilisation n’étaient pas développés comme de nos jours par exemple du temps des celtes ou plus tard du temps des gaulois, notre pays était très boisé et les seuls habitants sur de grandes étendues de territoire étaient des animaux sauvages et même féroces .Cependant la civilisation devait faire ses progrès dont les deux principales étaient de chasser les animaux et attirer les hommes.

Pour chasser les animaux féroces qui étaient en grand nombre, les hommes durent s’y prendre de plusieurs manières et principalement ils durent raser les forêts pour ainsi dire et y mettre le feu. Peu à peu, mais très lentement les hommes purent s’établir dans différents lieux sans doute toujours dans les moins dangereux.

C’est ainsi qu’ils arrivèrent à s’établir sur tous les points jusqu’alors inhabités et y construire des demeures mais ce n’était pas tout de construire des habitations qui très certainement laissaient beaucoup à désirer , il fallait encore songer à se procurer ce dont on avait un extrême besoin pour subsister c'est-à-dire l’air le pain et l’eau.

L’air qui est indispensable pour vivre, ne leur coûta pas cher puisque Dieu en avait rempli la surface de l’univers d’une couche épaisse et inépuisable.

Le pain devait venir à la sueur du front de l’homme. L’homme dut donc se mettre à rendre les terres fertiles et à les faire sortir de cette stérilité à laquelle elles semblaient être condamnées pour des siècles. Et depuis des siècles, l’homme dut semer et récolter plus tard le fruit de son travail pour continuer ainsi de génération en génération.

Mais l’eau, ce troisième élément ,aussi indispensable que l’air pour tout ce qui existe et que le pain pour l’homme en particulier, l’eau disons nous aussi bien utile au règne animal qu’au règne végétal ne se trouvait pas partout.

Certainement dans les endroits bas, les cours d’eau existaient comme de nos jours, et là l’eau ne faisait pas défaut, mais sur les points élevés au sommet des montagnes et sur les plateaux l’eau n’y étaient que pendant la durée des pluies, s’infiltrant rapidement dans la terre dans le creux des rochers et suivant les conduits souterrains elle serpentait à couvert jusqu’au rendez vous c'est-à-dire jusqu’à un cours d’eau coulant au pied de la montagne.

L’eau ne faisant donc pas un long séjour sur les lieux élevés et ces lieux étaient privés d’eau une bonne partie de l’année. Tel était le lieu que nous essayons de décrire lorsque les hommes s’imaginèrent de creuser dans la terre, de chercher de petits filets d’eau et de les arrêter pour les retenir dans des réservoirs appelés puits.

Trois de ces réservoirs furent creusés dans la commune de TRESPOUX destinés à alimenter chacun ,une certaine étendue de cette commune.

Ainsi, un de ces puits fut creusé au lieu de « Trespoux » à une époque sans doute où le village n’existait pas, un autre fut creusé au lieu dit »Les Escures » dont toute habitation se trouve éloignée au moins de 1 000 à 1 200 mètres et enfin le troisième au lieu dit « Combe de Larroque » disposés ainsi en trépied, distant entre eux de 2 000 m environ, ces trois puits étaient sans doute destinés à alimenter tous les habitants établis alors sur le territoire qui forme aujourd’hui la commune de TRESPOUX.

Ces réservoirs portaient probablement comme nos jours le nom Patois de « Poux » (puits) et comme 3 de ces puits furent creusés à peu de distance l’un de l’autre il est à supposer qu’on dit alors et toujours en Patois « as tres poux » (aux trois puits), à coup sûr rien ne permet d’en douter le nom de TRESPOUX a pris naissance de cette manière

 

DEUXIEME  POINT : Pourquoi a-t-on donné ce nom plutôt qu’un autre ?

Ici nous ne nous étendrons pas longtemps sur cette question toute simple d’ailleurs et à laquelle peut suffire une petite réponse. Si on s’est servi de la multiplication d’un même nom pour en former un autre et qu’on ait donné cet autre à un lieu cela n’est pas très étonnant à nos yeux c’est qu’alors il n’y avait pas autre chose de remarquable dans les environs et les trois puits se trouvant creusés, donnèrent le nom à une certaine étendue de terrain sur lequel a été créée la commune de TRESPOUX.

 

LIMITES : Placée à l’occident du chef-lieu du département du Lot, et environ à une distance de huit kilomètres sur l’ancienne route de CAHORS à AGEN n°11 qui la traverse du levant au couchant, la commune de TRESPOUX est bornée au Nord par la commune de DOUELLE et par celle de PRADINES ; au levant par celle de CAHORS, au midi par le territoire de la commune de LABASTIDE-MARNHAC et enfin au couchant par les terres des communes de VILLESEQUE et de SAINT VINCENT RIVE D’OLT.

Une faible partie de ces limites est apparente et consiste en routes et chemins ruraux tandis que la plus grande partie est composée de lignes, pour ainsi dire imaginaires attendu qu’on trouve de ces limites ou lignes traversant des champs cultivés, et aux angles desquelles on remarque seulement de grosses pierres appelées bornes ou limites.

 

SUPERFICIE : La superficie de cette commune est de 2 033 hectares 67 ares 20 ca dont la plus grande partie était aujourd’hui plantée en vignes qui donnaient un des premiers vins du Lot et faisaient ainsi la fortune d’un chacun, suivant le degré d’aisance des propriétaires mais le fléau destructeur de la vigne le Phylloxéra a déjà tout ravagé ou ravage encore ce qui reste.

Il y a environ soixante ans la superficie de la commune de  TRESPOUX.RASSIELS était divisée comme suit : terres labourables 633ha 25a 90ca, vignes 736ha 50a 30ca, jardins 7ha 43a 70ca, près 45ha 88a 10ca, pâtures ou friches 313ha 77a 90ca, bois 289ha 55a 70ca, oseraies et lacs 81a 30ca, sols de maisons ou granges 6ha44a30ca

Aujourd’hui on y remarque un grand changement ainsi par exemple il y a ou il y avait avant le phylloxéra plus de vignes qu’à l’époque dont nous venons de parler plus haut mais il y a moins de terres labourables moins de friches et moins de bois.

Cependant il est à remarquer que malheureusement si les vignes se sont étendues avant le phylloxéra au dépend des friches et des bois, les friches surtout reprennent leur emprise depuis que le fléau destructeur de la vigne a fait son apparition dans le pays.

Le territoire de cette commune est très accidenté, les nombreux petits plateaux qui s’y trouvent n’ont qu’un sol peu profond, généralement la terre serait d’un bon rapport, elle lève très bien les récoltes mais aux conditions suivantes : 1°/ d’être travaillée avec soin et en bonne saison 2°/ de recevoir de temps en temps une bonne fumure et 3°/ d’avoir très souvent de fréquentes rosées durant toute la saison des chaleurs. Cette dernière condition n’est pas la moins indispensable, au printemps surtout on peut remarquer très bien et nous dirons même trop facilement l’utilité d’une fréquente humidité , c’est sur les blés principalement qu’on reconnaît la nécessité de la pluie .Dès qu’ils commencent à quitter la terre pour promettre déjà au cultivateur la récompense de ses labeurs et que la sècheresse vient à se faire sentir les tiges deviennent pointues et paraissent presque sèches mais si par l’effet de la providence la pluie vient à tomber tant soit peu elle apporte une nouvelle vigueur à la plante qui finit ainsi de rosée en rosée par arriver à la maturité .

Les travers ou les coteaux au contraire qui étaient tout boisés il y a quelques années ont été pour ainsi dire transformés : les bois ont disparu en grande quantité pour faire place à la plante dont le jus enivre Noé pour la première fois. On peut dire même qu’une grande partie des terres labourées jadis ont été plantées en vigne quelques années avant l’apparition du phylloxéra dont nous avons déjà dit un mot plus haut.

La population de cette commune variait presque chaque année mais on le constate surtout au recensement général. Ainsi par exemple en 1835 elle était de 651 habitants, en 1840 de 713, en 1850 de 800, en 1870 de 800 et en 1876  de 675 habitants. »

 

En 1255, une famille noble mais désargentée, nommée Rassiels, échangea ses biens sur le territoire de l'actuelle commune contre les terres de Séniergues. Le nouveau propriétaire était un citoyen de Cahors qui se nommait Guillaume du Lard. Ce dernier dut aussi verser 6000 sols cahorsins aux Rassiels qui allèrent s'établir et donner leur nom au lieu-dit Rassiols de Séniergues. Le blason des Rassiels était d'or à trois bandes de gueules.

Le 01 janvier 1873, Rassiels fusionna avec Trespoux et devint Trespoux-Rassiels, sa première mairie fut édifiée au lieu-dit Lannac avec son école publique.

En 1892, une rivalité opposait les habitants du Bourg de Trespoux et ceux du hameau du Bournaguet. Il fut décidé de la construction d'une nouvelle mairie qui devait se voir du Bourg et du Bournaguet: c'est la mairie actuelle située en bordure de la départementale 27.